La matière métal

Quelques exemples de chantiers

PARIS

La cathédrale Notre-Dame de Paris

Dessinées par Viollet-le-Duc, sculptées en 1860 par Victor Geoffroy-Dechaume et réalisées en cuivre par les ateliers Monduit, les statues des 12 apôtres et des 4 évangélistes entourent la flèche de Notre-Dame de Paris et constituent, du haut de leurs 3,5 mètres, un symbole de la cathédrale.

L’enveloppe des statues, composée de feuilles de cuivre, était ponctuellement ouverte et avait laissé pénétrer l’eau entraînant une forte altération de la structure interne en fer.

Déposées en 2019, ces statues ont été restaurées dans nos ateliers à Périgueux. Les armatures en fer ont été extraites, restaurées ou remplacées à neuf pour 20% puis isolées par du téflon afin de supprimer tout risque d’électrolyse entre le cuivre et le fer. L’enveloppe en cuivre a ensuite été soigneusement nettoyée, complétée puis remise en place. Enfin, la teinte vert-de-gris recouvrant les statues a été enlevée par micro-gommage à la poudre d’abricot. En s’appuyant sur les photographies prises par Mieusement ou Marville, une nouvelle patine, plus sombre, a été réalisée conformément au ton brun d’origine des statues au moment de leur création.

VERSAILLES

Les anges de la Sainte-Chapelle

La Chapelle royale est un des joyaux du Château de Versailles. Si près de 5 sanctuaires se sont succédés avant que la chapelle actuelle ne soit consacrée en 1710, c’est la partie du château la moins modifiée par l’histoire. Les anges de la chapelle, réalisés par Guillaume Coustou et Pierre Lepautre en 1707, souffraient fortement de la pollution atmosphérique, et plus globalement, du passage du temps. Les sculptures étaient très altérées : plomb malléable à l’intérieur, corrosion des structures en acier et véritables lacunes avec la disparition de certains doigts des statues.

Une fois les anges déposés grâce à des grues de 70m de haut, la restauration en atelier a consisté à remplacer les éléments structurels corrodés en acier, à restaurer les épidermes abîmés et à éliminer les traces indurées de pollution.

BORDEAUX

La fontaine des Trois Grâces

La fontaine des Trois Grâces est une fontaine monumentale représentant les filles de Zeus : Aglaé, Euphrosyne et Thalie. Dessinée par Louis Visconti et sculptée par Charles Gumery, ce groupe sculpté en bronze s’intègre parfaitement à l’architecture de la place de la Bourse.

En 2001, à l’occasion de travaux, la fontaine a été déposée et stockée dans un entrepôt municipal. Les statues montraient alors de nombreuses altérations : forte épaisseur de calcite sur l’ensemble, salissures, disparition de la peinture et de la protection anti-corrosion sur la fonte de la vasque et altération de la patine des statues en bronze.

Face à ces altérations, la SOCRA est donc intervenue pour restaurer les statues : le bronze et la fonte ont été nettoyés, la boulonnerie remplacée par une nouvelle en acier inoxydable, la vasque renforcée, les lacunes ragréées et enfin une patine à chaud a été appliquée sur les bronzes. L’ensemble des statues a finalement été reposé, plus de 5 ans après la dépose initiale.

Le Puy en Velay

La statue Notre-Dame de France

Culminant à 757m d’altitude, au sommet du rocher Corneille, la statue Notre-Dame de France domine la ville du Puy-en-Velay. Consolidée en 2011 par des barreaux métalliques du fait de chutes de pierre dangereuses pour le public, la statue nécessitait une restauration fondamentale, notamment au niveau de l’ossature en fonte de fer (fissures, lacunes).

La SOCRA est intervenue en traitant les intérieurs, en reprenant les plans d’assemblage, en changeant à neuf les raidisseurs, en réparant la fonte de fer (fissures, pièces de fixation…) et en restituant les parties lacunaires (moulage, modèles, épreuve en fonte).

Tarbes

Les canons du site de l’arsenal

L’ancien Arsenal de Tarbes accueille trois canons (Le Sourd, Le Castor et Le Pan) fondus au XVIIIème siècle à Lyon par J. Maritz, sous le règne de Louis XV. Devenus rapidement obsolètes en raison de l’évolution de la technologie militaire, ils recèlent toutefois une grande valeur patrimoniale : richement décorés, ils portent l’emblème royal de la fleur de lys, et sont ornés de plusieurs inscriptions, dont certaines font référence à Louis XIV : « Brille autant que le soleil », ou « Le dernier argument des Rois ».

Dans un bon état général de conservation, les canons en bronze ont toutefois souffert du passage du temps comme en témoigne l’oxydation du bronze.

Les canons, dont le poids varie de 1,5 t pour le Sourd et le Castor à 3 t pour le Pan ont été déposés puis restaurés en atelier. La restauration a consisté dans un premier temps en un nettoyage du bronze : retrait des salissures non indurées, dégraissage puis micro-gommage. Dans un second temps, une nouvelle patine a été appliquée à chaud, en plusieurs passes permettant ainsi de mettre en valeur les gravures des canons. Enfin, une protection à la cire a été appliquée afin de combler les porosités du bronze et empêcher les infiltrations d’eau. Des affûts en béton ont été réalisés pour servir de nouveaux supports aux canons.

Matière

Pierre

Matière

Mosaïque & Décors